communiquer

  • Faire sans les anglicismes, c’est possible !

    • Le 2023-11-02

    Le français ne suffit plus pour communiquer en France ! Il faut une touche d’anglais…, on dirait.

    L’anglais est partout, vous en conviendrez.

    D’ailleurs, le dernier hors-série de Courrier international nous explique pourquoi l’UE post-Brexit ne va pas se débarrasser de l’anglais (au grand dam des... Français !) : depuis que l’Angleterre a quitté l’Union, la langue de Shakespeare est non seulement toujours celle que tous connaissent, mais en plus une langue neutre, ne privilégiant aucun pays membre. Il fallait y penser !

    Et comme de bien entendu, l’anglais investit aussi nos institutions (et notre CNI par la même occasion).

    Mais il est aussi :

    ♦ Dans les anglicismes
    Prenez le verbe « spoiler » : avez-vous remarqué qu’on ne le prononce même pas à la française. On devrait dire « spoualer » ! Poilant, non ? Certes, le québécois « divulgâcher » ne fait pas recette en France. Trop long ? Trop artificiel ?

    D’accord, mais alors « faire sens », « être en charge de », « à date » : Pourquoi faire « anglo-moche » quand on peut faire français déjà existant ? « Avoir du sens », « avoir la charge de », « à ce jour »…

    ♦ Dans les noms d’entreprises, d’opérations commerciales… ou sanitaires (My French Bank – prix de la Carpette anglaise 2019 –, les French Days, le pass sanitaire…) Sans commentaires !

    ♦ Dans nos raccourcis SMS
    À ce propos, sachez que LOL est désormais démodé ; écrivez plutôt : IJBOL (WTF ? Lisez l’article de Laure Corromines pour L’ADN : https://lnkd.in/euKprfTv.)

    ♦ Dans la publicité
    La Coupe du monde de rugby vient de se terminer en France, ça ne vous aura pas échappé. Mais saviez-vous que la place de la Concorde, à Paris, est devenue pour l’occasion « The place to rugby » ? Non, mais franchement !!!

    Certes, c’est un bon jeu de mots en anglais, et, certes aussi, il s’agit d’un évènement international, mais quid des Français fans de rugby qui ne connaissent pas l’anglais ?
    Et quid des jeux de mots français qu’on aurait pu choisir… à la place ? Je tente l’exercice : « Le rugby a trouvé sa place. » « Faites place au rugby. » « Le rugby se fait une place. » Et j’en passe.

    En tout cas, quand je vois la dernière publicité de la SNCF pour le trajet Paris-Lyon, je me dis : « En voilà, une pub qu’elle est ‟francement” audacieuse ! »

    Je vous l’accorde, c’est aussi une publicité clin d’œil aux initiés qui interpelle tous les autres, MAIS, non seulement sans anglais à l’horizon, et en plus avec un joli jeu de mots introduisant une référence culturelle bien française, régionale même, tellement régionale qu’il faut connaître la définition lyonnaise d’un « bouchon » pour apprécier la performance à sa juste valeur.



    Une mise au point pour finir : J’adore la langue anglaise, et notamment son pouvoir de concision. Et je n’ai rien contre les influences entre langues, bien au contraire. Ce sont les adoptions abusives et/ou inutiles que je déplore...

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  • Je vous écoute avec les yeux

    • Le 2019-06-04

    Chers visiteurs,

    certains d’entre vous le savent, je suis malentendante, et même une sourde en devenir, quoiqu’un appareil auditif me permette aujourd’hui de faire illusion dans la plupart des situations… que je n’évite pas.

    J’entends très mal, donc, mais je n’en suis pas moins à votre écoute. Certes, je décline vos invitations à échanger au téléphone ; certes aussi, je ne vous propose pas mes services dans les allées bruyantes des salons ; certes encore, il me faut choisir mon siège – celui à votre gauche – lorsque je viens vous rencontrer au bureau. Je suis à votre écoute…, mais de préférence par écrit !

    Fort heureusement, mon métier ne demande pas tant une bonne audition qu’une bonne vue, une vue formée et exercée, capable de traquer la faute, l’erreur, l’imprécision, l’oubli... « Un œil de lynx ! », me dit-on…

    Ce qui m’amène à signaler/rappeler que le lynx, superbe animal au demeurant, n’a qu’une vision bien ordinaire, et ne mérite donc pas d’être encensé en cela.

    Car, en réalité, l’expression nous vient de la mythologie grecque. Et plus précisément d’un certain Lyncée (« Lunkeos », en grec), compagnon de Jason parti en quête de la Toison d’Or, pilote de navire de son état, et surtout doté du pouvoir de voir à travers les nuages, les rochers et les profondeurs marines… Ah ! Quel don que celui d’avoir les yeux de Lyncée !

    Lunkeos/lynx, un duo de paronymes (mots de sens différents mais de sonorités voisines) ayant conduit au fil du temps au superpouvoir supposé des félins à pinceaux de poils !

    Notez d’ailleurs que la confusion ne date pas d’hier, puisque Jean de la Fontaine en personne l’a reproduite dans sa fable La Besace (en 1668 !) :

    Lynx envers nos pareils, et taupes envers nous,

    Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes

    On se voit dun autre œil quon ne voit son prochain.

    Moralité, tâchant de n’être pas taupe, espérant ne pas le devenir, je me tiens à votre écoute écrite pour tout besoin de correction professionnelle !