Sigles et acronymes

Une fois n’est pas coutume, parlons typographie… mais commençons par les définitions* :

Sigle : Abréviation formée par une suite de lettres qui sont les initiales d’un groupe de mots (ex. SNCF)**.

Acronyme : Nom dont l’origine est un sigle, mais qui se prononce comme un mot ordinaire (ex. Unesco).

 

Nous utilisons quotidiennement ces deux sortes d’abréviations, apprenons à bien les écrire.

Avec ou sans points, tout en capitales ou seulement la première lettre, pas de distinction entre sigle et acronyme…, en fait, il existe plusieurs conventions édictées par diverses sources éminemment légitimes (Imprimerie nationale, Académie française…). Les médias et les éditeurs ont en général ce que l’on appelle une « charte orthotypographique », ou « marche maison », dans laquelle l’écriture des sigles et acronymes est définie, pour une utilisation systématique.

Je vous propose de retenir cette marche simple – celle de l’Imprimerie nationale.

1 – Écrire les sigles toujours en lettres capitales, séparées ou non de points (attention à ne pas oublier le dernier !). Le développement du sigle doit normalement (suivant sa fréquence et le contexte) être donné la première fois que le sigle est utilisé dans un texte.

        SNCF (Société nationale des chemins de fer français)

        ONG (organisation non gouvernementale)

        O.G.M. (organisme génétiquement modifié)

        P.-D.G. (président-directeur général)

À noter que, sous la forme développée, on ne met une majuscule au premier mot que s’il s’agit d’un nom propre (d’où la différence pour les développements de SNCF et ONG : société et organisation sont tous deux des noms communs. Ce qui diffère ici cest que « Société nationale des chemins de fer » est le nom dune entreprise, cest donc en réalité toute la formule qui est un nom propre), et que tous les autres termes représentés dans le sigle n’en prennent pas (sauf pour les sigles de formules en anglais, voir Unesco ci-dessous).

2 – Écrire les acronymes (sigles qui se prononcent) avec une capitale initiale et des lettres en bas de casse (minuscules) ensuite.

        Unesco (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, c.-à-d. Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture)

        Onu (Organisation des Nations unies)

        Nasa (National Aeronautics and Space Administration, c.-à-d. Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace)

        Capes (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré)

 3 – Certains acronymes sont devenus des noms communs. À ce titre, ils ne prennent pas de majuscule et s’accordent au pluriel.

        des ovnis

        un laser

        des radars

        le sida

 

En conclusion, vous l’avez compris, vous trouverez d’autres façons décrire les sigles et acronymes. L’important est d’utiliser celle que vous aurez choisie de façon systématique et rigoureuse dans un même texte (d’établir et de suivre votre marche maison, en somme), par souci de cohérence.

*www.larousse.fr

**Parfois, le sigle utilise non pas une mais deux voire trois lettres de certains mots qui le composent, pour en faciliter sa lecture (ex. Benelux : BElgique NEderland LUXembourg)

 

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Petit ajout à la suite d’une question de lecteur.

L’usage des points dans les sigles dont on prononce les lettres est recommandé par l’Académie française : https://www.dictionnaire-academie.fr/article/QDL079. Mais cet usage tend toutefois à disparaître (ce qu’affirmait déjà en 1996 Le Dictionnaire des difficultés du français de Jean-Yves Dournon, tout en recommandant : « Dans un ouvrage, l’on veillera à adopter une règle unique. »).

Comme indiqué ci-dessus, j’ai opté pour la convention énoncée par l’Imprimerie nationale (dans son Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, édition 2002), laquelle considère les points comme « inutiles et inesthétiques ».

Cette même source propose, mais n’impose pas, d’écrire les sigles « de prononciation aisée » (soit les acronymes) avec une simple capitale initiale (Unesco) et le reste en bas-de-casse, en particulier les plus répandus.

Pour ma part, j’y vois un avantage supplémentaire.

En effet, je pense que la prononciation de type « C-H-U » ou « chu » est aussi une question d’usage, oral, cette fois, qui ici n’est guidé par la typographie que dans la mesure où l’on ne voit jamais la forme « Chu », mais seulement « CHU ». En ce sens, le choix d’écrire certains sigles en majuscule + bas-de-casse tend à indiquer que lorsque l’on a tout le sigle en capitales, on doit en prononcer toutes les lettres, y compris en l’absence de points abréviatifs.

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